Pourquoi débarder à cheval en forêt?

Au-delà de la production du bois qu'elle nous permet (construction, chauffage, papier), la forêt nous offre de multiple services :

• Elle régule le climat par évaporation et formation de nuages ainsi que stockage de CO2.
• Elle purifie l'air que nous respirons. 
• C'est une véritable barrière contre les inondations, les tempêtes et les glissements de terrain grâce à sa bonne gestion des ruissellements des eaux. Aussi, dans le cas de la forêt en bord de rivière, que l'on appelle ripisylve, elle stabilise les berges, draine et pompe l'eau des crues.
• Elle épure l'eau en la filtrant les polluants via ses systèmes racinaires.
• C'est l'habitat d'un grand nombre d'espèces de végétaux, de champignons, d'insectes et d'animaux, elle a donc une valeur écosystémique inestimable. Elle abrite notamment des espèces indispensables à l'agriculture telles que les pollinisateurs, mais aussi les prédateurs  :  des ravageurs de cultures (carabes, coccinelles, syrphes...)
• etc.

Depuis des siècles, elle nous nourrit, nous abrite et nous inspire. C'est pourquoi il m'apparait essentiel de l'approcher avec humilité, respect et gratitude. Les chevaux sont pour moi la clé de voute d'une approche écologique respectueuse en forêt car, contrairement à la lourde mécanisation forestière, ils permettent:

Ma démarche sylvicole

Dans ma démarche de bucheron / sylviculteur, je m'exerce à analyser les besoins des milieux forestiers dans lesquels on me demande d'intervenir, puis je propose une gestion en concordance qui vise souvent à faire des prélèvements qui bouleverseront le moins possible l'ambiance forestière.

Pour ce faire j'opte pour une sylviculture diversifiée, irrégulière et à couvert continu (prélèvement autour de 15%).

Diversifiée : resteront en place un maximum d'essences d'arbres différentes. En effet, plus une forêt est diversifiée, plus elle est résiliente. Plus elle est riche et plus elle dispose d'un panel de nourriture lui garantissant une bonne santé. De fait, on sait qu'en mangeant la même chose tous les jours on observe vite des carences. Il en va de même en forêt : à l'automne les arbres perdent leurs feuilles ou aiguilles qui seront compostées pour se retrouver à nouveau sous forme de nourriture disponible dans le sol. Plus les peuplements forestiers sont variés, plus la forêt a de chance d'être en bonne santé. En monoculture de douglas ou sapins, le sol s'appauvrit d'année en année.

Irrégulière : de tous âges et de toutes tailles et de tous les diamètres.

A couvert continu : signifie que le couvert forestier ne sera pas mis à mal (pas de coupe rase), et que le sous étage-forestier (houx, noisetiers, aubines et bien d'autres) sera préservé un maximum. De cette manière les sécheresse affectent beaucoup moins nos forêts.

Je veille aussi au maintien des écosystèmes en place et je fais en sorte que mes interventions soient le moins impactantes possible.
Je m'applique à laisser volontairement les arbres présentant des cavités servant de nids aux oiseaux, ou encore d'autres qui sont porteurs de champignons et d'insectes. Le bois mort resté au sol est aussi une source de fraicheur, de nourriture et d'habitats à préserver car il abrite de multiples espèces, dont certaines qui sont notamment régulatrices des insectes ravageurs.